Avant de partir en Asie nous nous sommes inscrits sur workaway, un site de volontariat qui met en relation des associations, fermes, guest houses ou tout autres organismes avec des volontaires à travers le monde. Kim, est le fondateur de l’association CPOC, qui s’occupe d’enfants en situation difficile : orphelins ou enfants n’ayant pas assez d’argent pour aller à l’école. Il faut savoir qu’au Cambodge, seul 50% des cours sont gratuits. La plupart des enfants vont seulement que 2 jours par semaine à l’école. M.Kim nous a contacté par mail pour que nous venions aider dans l’un des ses centres. L’association est répartie sur trois centres. Nous sommes reçus à Happy Land, les deux autres sont Wonderfull Land et Dream Land.
http://www.cpocfoundation.com
Nous arrivons ici après une heure de tuktuk et 4h de minibus (ici c’est ce qui sert de bus local) pour faire à peine 100 km. Le bus comporte 13 places, nous y serons 21 au final, avec un frigo et tous les bagages, c’est étroit.
Arrivé sur les lieux, nous rencontrons Kris, qui est en charge de Happy Land. Happy Land a ouvert ses portes il y a deux mois, des classes sont déjà en place, il y a une maison à rénover à côté qui servira d’orphelinat. Nous avons rencontré plein de volontaires : Kris – Royaumes unis, Lucie – France, Victor – France, Kristen – USA, Olga -Pologne, Saskia – Allemagne, Vicky – Taïwan, Laura – Italie, Trang – Hollande, Linn – Hollande, Andrea – Italie, Yoshua – Israël, Mattan – Israël, Noy – Israël, Stav – Israël, Clément – Canada.
Le lendemain, nous sommes invités dans la maison de M. Kim pour le nouvel an chinois, nous partageons un repas et buvons des bières avec tous les volontaires de CPOC. Nous partageons un tuktuk avec les 7 volontaires de Happy Land pour s’y rendre.
CPOC : Happy Land
Happy Land se situe près de Takéo, une ville à 80 km au sud de Phnom Phen. Ce centre est ouvert depuis 2 mois seulement, toutes les classes sont déjà construites, il y a quelques ordinateurs également pour assurer des cours d’informatique. Il y a pas mal de chose à faire encore, comme remettre en état la maison prévu pour accueillir les dortoirs des enfants. Tout est à nettoyer et des séparations sont à construire pour diviser la pièce principale en trois parties. A l’extérieure la peinture est délavée et craquée par endroit, il faut également nettoyer les murs et tout repeindre ensuite.
Une journée à Happy Land
Les premiers jours, nous ne pouvons pas vraiment aider à faire quoi que ce soit, car il n’y a pas de matériel à disposition. Le matin, on ne sait pas trop quoi faire jusqu’aux premières classes. On est réveillé par le bruit environnant des travaux, musiques, chiens, poules, etc.
Une fois levé, on attend l’arrivé du « bread guy » (surnom qui veut dire : le gars du pain), c’est une personne qui vient tous les matins en scooter avec des baguettes briochées recouvertes avec une couche de sucre liquide. Au final c’est bon et c’est vraiment pas cher. Plusieurs passent dans la matinée, mais jamais à la même heure d’un jour à l’autre. Le premier jours nous l’avons attendus jusqu’à 10h alors que le lendemain il en passait un toutes les demi-heures.
Vers 9 heures, ceux qui travaillent sur les différents chantiers commencent à s’activer.
Vers 11 heures les premiers cours démarrent.
On mange généralement à 13h car il n’y a pas de cours de 13h à 14h. Les plats sont concoctés par une cuisinière. Ici on mange du riz midi et soir accompagné de légumes.
L’après midi les cours ont lieu à 14h et finissent à 19h.
Les travaux reprennent en général vers 16h ou 17h jusqu’au couché du soleil (18h30) quand il fait moins chaud.
Il n’y a aucune obligation dans le centre et c’est plutôt une bonne chose, tout le monde trouve sa place rapidement, soit sur les cours soit sur les chantiers (soit un peu des deux). Pendant le temps libre, un scooter est à disposition des volontaires, où la seule chose à payer est le plein d’essence. Le scooter avance pas très vite, alors les déplacements sont limités. Il nous permet d’atteindre un café internet sur la route ou au mieux d’aller à Takéo, la ville la plus proche.
Le week end est généralement libre pour les volontaires. Nous en avons profité pour aller tous ensemble à Kep la première semaine et à Kompot la seconde. Ces deux villes se trouvent dans le sud du Cambodge.
L’étang
Après les cours, les enfants demandent aux volontaires d’aller “nager” dans une sorte d’étang à l’eau grise dans lequel flottent des plantes ou les racines ressemblent à des poils noirs épais. Anaëlle apprécie ce moment de partage avec les enfants et les accompagne régulièrement.
C’est dans cet étang, en jouant avec les enfants, que l’un d’entre eux est tombé sur le pied d’Anaëlle. Son doigt de pied tordu, nous partons en trombe vers le centre médical le plus proche. On enfourche le scooter rose, qui nous lâche au bout de 2 km, pas grave, je continue de marcher le scooter à la main et Anaëlle dessus. Arrivé au centre, l’infirmière essais de remettre le doigt de pied droit, Anaëlle vacille. D’après elle, c’est rien, une pommade suffit. Je retourne donc en courant à Happy Land, expliquant ce qu’il se passe, M. Kim qui était présent à ce moment là, me conseille d’aller à l’hôpital de Takeo. Un élève me prend sur son scooter et nous irons à trois sur ce dernier jusqu’à l’hôpital.
Il n’y a pas d’attente, le médecin fait passer une radio à Anaëlle, c’est cassé, pas de chance. Après deux bandages (car le premier était raté) nous repartons à Happy Land en tuk-tuk. L’hôpital nous a coûté 5$ médicament compris. D’autres volontaires s’occuperont du scooter le lendemain. Merci à eux !
La boum
Après le repas du soir, les enfants du voisinage et les étudiants du dernier cours restent pour mettre de la musique (3 musiques cambodgiennes en boucle du groupe PSD). Là aussi les volontaires sont sollicités par les jeunes pour aller danser : “dancing teachaaa”.
Le soir, on se cotise pour acheter un pack de bières et on se retrouve à parler autour de la table et à jouer au dobble dobble. C’est un jeu de rapidité où chacun dispose du même nombre de cartes. Chaque carte comporte plusieurs dessins. Le jeu commence avec une carte au milieu. La personne qui a un symbole identique sur sa carte doit l’annoncer et la poser au milieu. Il faut bien évidement jouer en Anglais pour que tout le monde comprenne, ce qui n’est pas évident lorsque l’on ne connait pas forcément les mots et qu’on est pris dans le jeu.
Joyeux Anniversaire!
J’ai fêté mon anniversaire à Happy Land. Pour l’occasion Anaëlle a fait des crêpes, Victor a acheté du poulet : repas festif! Les enfants m’ont offert beaucoup de cadeaux : dessins et sucreries. La soirée semble avoir fait plaisir à tout le monde.
Les cours
Les classes commencent à 11h, La première semaine, on assure les cours d’informatique. Les premiers jours c’est pas bien compliqué, mise en page Word, insertion de formes et photos, recadrage, etc. Le plus difficile est de se faire comprendre, dans certaines classes le niveau d’anglais est très bas. On essaie de parler le plus lentement possible, des fois le plus simple c’est d’écrire ce qu’ils doivent faire. On arrive vite à cours d’idées, et on a l’impression que les élèves on l’habitude de recopier sans vraiment comprendre ce qu’ils font. La fin de la semaine est plus compliquée, on aurait aimé leur faire faire autre chose qu’écrire des banalités.
Les deux dernières semaines, Anaëlle a animé les cours d’informatique avec un autre volontaire. Connaissant un peu mieux les jeunes et leurs niveaux, ils ont inventé de nouveaux exercices. Petit à petit, une relation de confiance et d’apprentissage s’est créée avec les élèves ce qui a permis à chacun de mieux apprécier les cours.
Les chantiers
Ce qu’il y a à faire
Le centre étant récent, il y a encore beaucoup de chose à accomplir. L’orphelinat est sale et il faut faire des murs pour séparer la pièce principale. Les murs extérieurs sont à peindre, M. Kim aimerait que de la route, on repère que ce soit une maison pour enfant.
Ajouter quelques activités : faire une table de ping-pong, refaire le terrain de pétanque. Le panier de basket ne tient plus trop debout également, ça serait pas mal de le refaire.
Happy Land a pour but de devenir autosuffisant au niveau de la nourriture. Il est prévu de construire un poulailler et un potager.
Il est également prévu de refaire les salles de bain afin d’y mettre une vraie douche, pour l’instant c’est un grand bac d’eau avec un seau.
Ce que l’on a fait
Les premiers jours, nous avons entamé le nettoyage de l’orphelinat, c’était important de le faire, car il n’y a actuellement pas assez de place pour accueillir tous les volontaires dans le dortoir. Nous avons entrepris le nettoyage de la cour avec les enfants qui y jouaient. Au Cambodge les gens jettent leurs déchets n’importe où. Il n’y a pas encore cette notion de laisser la nature propre. Il y a quelques poubelles disposées dans la cour et pourtant les enfants continuent de jeter leurs bouteilles et emballages divers au sol.
Au bout de quelques jours, on se cotise pour acheter un grand pot de peinture de couleur « apricot », des pinceaux et des rouleaux, pour refaire les murs extérieurs. C’est parti, on emprunte un escabeau fait en bambou au voisin d’en face, une raclette à celui d’à côté. Il faudra en tout une semaine pour tout nettoyer et appliquer les deux couches de peintures.
En même temps, le bois pour commencer le poulailler est arrivé. C’est bien, nous étions trop nombreux sur la peinture, ça permet de diviser le groupe en deux équipes. Nous travaillons sur ce dernier de 9h à 11h et de 16h à 18h (la nuit). Entre 11h et 16h il fait trop chaud pour travailler. Le poulailler avance vite… au début. Tout au long de la construction, nous avons dû recommencer plusieurs fois certaines parties du poulailler, parfois car Lida change d’avis, parfois parce qu’on se comprend pas toujours. Bref au moment de notre départ de Happy Land, le poulailler est presque fini, seul le toit reste à poser.
En même temps, nous avons fait la table de ping-pong : on est parti d’un vieux lit en boit, qu’on a retaillé au bon format. Ça nous change du poulailler, et c’est cool de se dire qu’on a réussi à finir un projet.
Nous avons aussi aplani toute la surface qui doit servir au terrain de pétanque.
Quelques jours avant notre départ, on a décidé de se lancer sur le projet du panneau de basket. En utilisant l’existant on a fait une planche bien solide. Finalement le plus compliqué a été de l’accrocher, l’escabeau est devenu vraiment bancale, les clous ne s’enfonçaient pas facilement, on était 4 ou 5 à essayer de l’accrocher.
Conclusion
Nous pensions rester une semaine à Happy Land, finalement nous y avons passé 3 semaines. Ce fut une expérience riche. Nous avons beaucoup appris aussi bien sur nous même que sur les divers activités auxquelles nous avons participées. Nous nous sommes attachés aux enfants, à l’équipe et à ce quotidien. Happy Land a été une véritable maison pendant ces 3 semaines. Le départ a été difficile et rempli d’émotion. Si nous retournons au Cambodge, on pense y passer encore quelques semaines.
