L’île de Cebu – Entre don de soi et pauvreté

Cebu
17 avril 2016 au 20 avril 2016

 

Après une heure de vol, nous atterrissons à Cebu city, deuxième ville des Philippines. L’île de Cebu s’étend sur 200 kilomètres du nord au sud et sur 45 km entre l’Ouest et l’est. Elle se trouve au sud de Manille, dans la région des Visayas. Par le biais d’une amie, nous avons eu le contact d’une sœur originaire de Bretagne vivant à Minglanilla, une autre ville de l’ïle de Cebu. Nous avons donc choisi de nous rendre sur cette île pour la rencontrer et qu’elle puisse partager avec nous les différentes missions qu’elle a mises en place auprès de la population locale.

Cebu city

Avant de nous rendre à Minglanilla, nous avons passé une journée dans la ville de Cebu City.

Que faire à Cebu city ?

La ville de Cebu n’est pas très jolie. Les immeubles sont pour beaucoup délabrés, les rues sont assez sales. Il reste cependant quelques vestiges de l’époque coloniale et notamment le Fort San Pedro qui se trouve sur la place de l’indépendance. Il y a un parc également sur cette place, où un concert politique était organisé contre l’ancien dictateur des Philippines et son partie. Nous étions au Philippines juste avant l’élection présidentielle. Le fort est assez petit, mais il y a quelques expositions à l’intérieur et des panneaux explicatifs en anglais retraçant l’histoire du lieu. Le jardin à l’intérieur du fort est calme et ombragé, cela vaut le coup d’y faire un tour.

Bon à savoir : l’entrée du fort coût 30 pesos soit 60 cts d’€.

Les philippins sont en grande majorité catholiques et très croyants, il y a donc énormément d’églises, de chapelles et de cathédrales. Celles ci sont d’ailleurs très bien entretenues et ont une architectures plutôt jolies. Nous nous sommes d’ailleurs retrouvés en plein milieu d’une foule énorme d’un coup lors de la sortie d’une messe. C’était assez impressionnant de voir autant de monde tout âges confondus sortir de l’Eglise.

Nous sommes allés au Centre Commercial Ayala afin de trouver de quoi manger. Ayala center c’est des dizaines de restaurants et bars, des centaines de boutiques, un “general store” immense de 7 étages, un cinéma, un bowling.. La configuration du lieu est assez déroutante, on y a fait plusieurs aller-retours.  Au centre se trouve un parc avec une scène, et vers 18h un cours de boxe collectif gratuit est donné.

Où dormir à Cebu city?

Avant d’arriver sur l’île nous avions repéré une guesthousse pas très cher avec le minimum de confort. Elle est située pas très loin du centre commercial Ayala, et 45 minutes -1h de marche du Port. Nous avons donc donné l’adresse au chauffeur de taxi en arrivant à l’aéroport. D’ailleurs, en sortant de l’aéroport de Cebu, il y a deux files de taxis : les jaunes et les blancs. La plupart des philippins faisant la queue devant les taxis blancs, nous en déduisant qu’ils sont moins chers. Une personne est chargée de dispatcher les voyageurs par taxi, et c’est également lui qui nous indique le prix lorsque nous lui disons notre destination. Nous acceptons donc de faire le voyage pour 400 pesos soit 8€.. GROSSE ERREUR. Nous n’avons donc pas demandé à mettre le compteur à l’intérieur du taxi et avons donc payé plus du double.
Notre chambre est très petite, et possède uniquement un lit superposé. Une odeur de renfermée parfume la pièce, les oreillers sont énormes et je ne vous parle pas de l’état de la salle de bain collective au bout du couloir. Mais il y a le Wifi gratuit, et c’est surtout le moins cher qu’on ait trouvé.

Bon à savoir : Cebu Guest Housse , 46  avenue General Maxilom Cebu City. 450 pesos ( soit 9€) la nuit pour deux personnes, lit superposés avec ventilateur.

Après une nuit la tête à 90 degrés, nous prenons le taxi pour nous rendre à Minglanilla. Nous avons fais le choix du taxi, car le pied de Pierre n’est pas encore complètement réparé et nous ne voulons pas prendre le risque qu’il marche longtemps avec le sac de 15 kilos.

Minglanilla

Minglanilla se trouve à 15 kilomètres au sud de Cebu city, c’est une ville de 100 000 habitants. En arrivant nous sommes accueillis par Soeur Helene avec qui nous avions échangé par email. Elle nous présente Soeur Malou et Soeur Rose qui travaillent et vivent également ici. Elles font toutes trois partie de la Congrégation des Soeurs de la Sagesse. Soeur Hélène est en mission à Minglanilla depuis 16 ans.

L’école maternelle

Elle a mis en place une école maternelle gratuite pour les enfants des environs afin que ceux ci connaissent les bases en tagalog et en anglais ( les deux langues officielles des Phillipines).  Soeur Helene est directrice de cette école. Sur l’île de Cebu, on parle le cebuano. Il y a à peu près 90 langues parlés aux Phillipines. Ce fut sa première mission en arrivant à Minglanilla.

Au fil des années et avec l’aide de Soeur Malou et Soeur Rose, elle a mis en place d’autres projets. Nous avons accompagné Sœur Helene pendant deux jours à la rencontre des populations auxquelles elle vient en aide.

Les programmes d’aide aux populations pauvres

Les sœurs ont mis en place plusieurs programmes de nutrition et de scolarisation par le biais de parrainage des enfants parmi les populations les plus pauvres de la ville. Notamment auprès des enfants vivant dans les villages des montagnes près de Minglanilla. A la suite de ce programme, et dans l’optique d’accompagner les familles à vivre dans de meilleure condition d’hygiène un programme de création de toilettes avec fosse septique est mis en place. La congrégation finance les chantiers en distribuant les matériaux aux familles. L’attribution des différents éléments nécessaires pour le chantier sont donnés au fur et à mesure que les travaux avancent : les familles doivent s’entraider dans la construction.

L’entreprise d’un français

Nous avons eu l’occasion de visiter les locaux de l’entreprise d’un français installé aux philippines pour faire du business. Il a créé une entreprise où les ouvriers fabriquent toutes sortes d’objets à partir d’emballages récupérés : sacs à main, tapis, porte monnaie, porte clé, trousse de toilettes, boîte. Les ouvriers sont des philippins qui peuvent travailler de chez eux. Ils ont un salaire plus qu’honorable pour les Philippines. Nous avons trouvé les objets très beaux, la démarche très intéressante mais les produits vendus sont très chers. Le chef d’entreprise ne s’en cache d’ailleurs pas et exporte la plupart de sa marchandise en Chine et Allemagne majoritairement. Il a également une boutique dans l’aéroport de Cebu. Les produits invendus sont bradés à Sœur Hélène qui les expédient en France afin qu’ils soient revendus afin de financer les différents programmes mis en place ici.

Les jardins d’enfants dans les bidonvilles

Nous avons passé une demi journée dans les bidonvilles établis sur la décharge de la ville. Là bas, en collaboration avec l’association Les enfants du Mékong, sœur Héléne a contribué à la mise en place de jardins d’enfants. Ils sont partis du constat que les enfants de moins de 3 ans accompagnaient leurs mères travaillant sur la décharge (tri d’ordures). Les enfants passaient donc des journées entières à jouer parmi les détritus. Sœur Hélène, de formation éducatrice de jeunes enfants, a aidé à former 6 mères de famille à l’accueil d’enfants chez elles. Six structures ont donc vu le jour au sein même du bidonville. Des ateliers, des chansons et un cadre aussi structurant puisse t’il être sont proposés aux enfants. Les autres mères peuvent aller travailler en laissant leurs enfants en sécurité.

La prison de Minglanilla

Nous avons également accompagné Sœur Hélène dans l’une des prisons de Minglanilla. Les sœurs y sont beaucoup investis notamment pour le partage d’évangile et les chants religieux. Nous avons pu y rencontrer la personne en charge de l’animation et de l’insertion auprès des prisonniers. Ensemble, elles ont mis en place un projet de création de bateaux à partir de feuilles de bottins par les prisonniers. Les sous de la vente reviennent ensuite au constructeur du bateau afin d’améliorer ses conditions de détention. La visite de la prison a été un véritable choc pour nous. Il y avait quatre cellules de 15m² donnant toutes sur un couloir centrale. De grands barreaux d’acier ferment la cellule coté couloir, une vrai cage de zoo. Ce sont des cellules collectives où les prisonniers sont regroupés selon leurs crimes, les femmes sont également séparées. Les prisonniers dorment à même le sol, sur des cartons donnés par les sœurs. Il y a aucun mobilier, aucune intimité, aucun espace vitale. Ils sont simplement entassés dans une cage. Un box toilettes se trouve dans la cellule où le mur doit être à 1 mètre de haut. Dans cette prison, les personnes sont en attente de jugement. Cependant, il y a énormément de corruption dans le pays, et les procès peuvent parfois mettre des années avant d’avoir lieu. Cette prison était toute récente et apparemment vraiment mieux que la précédente. Nous n’osons pas imaginer comment cela était avant.

Des rencontres et des échanges

Nous avons été hébergés par les sœurs dans un dortoir supplémentaire dans une maison adjacente à celles des sœurs. Le dortoir est initialement prévu pour les sœurs en apprentissage. Nous étions super bien lotis!  Sœur Malou et Soeur Rose nous ont fait goûter plusieurs plats typique notamment une sorte de gelée à la noix de coco et au lait super bonne! Et le jus de mango-papaye  de Soeur Malou était divin.

Nous avons pu beaucoup échanger avec les sœurs sur les coutumes, les traditions, la politique des Philippines. Nous avons beaucoup appris pendant ces deux jours, ce fut une expérience très enrichissante et nous les remercions encore pour tout.

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Dans les rues de Cebu city
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Le fort San Pedro
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Le centre commercial Ayala
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Dans les montagnes près de Minglanilla
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Avec Soeur Hélène
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Dans les montagnes de Minglanilla
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Maison d’un village de la montagne à Minglanilla
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Mary Rose, bénéficiaire du programme de scolarisation, et sa mère
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La cuisine d’une maison d’un village dans les montagnes
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Petite villageoise des montagnes
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Petit villageois
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Les femmes des villages dans les montagnes découpent en toutes petites lamelles les papiers d’emballages. Ces petites lamelles servent ensuite à rembourrer des coussins destinés aux jardins d’enfants des bidonvilles.
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La plage de Minglanilla
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La plage
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Petites filles jouant dans la mer sur la plage de Minglanilla
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Photo flou : un petit garçon au regard hypnotique d’un des jardins d’enfants
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Jardins d’enfants
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Jardin d’enfants
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Bateau réalisé par les prisonniers

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